Introduction

Blanche Gardin, humoriste française reconnue pour son humour cru et décalé, a récemment sorti une série intitulée « La meilleure version de moi-même » sur la plateforme de streaming Canal+. Dans cette série, elle aborde plusieurs sujets tels que la sexualité, la dépression, les relations humaines et bien sûr, le féminisme et les normes de perfection. Cet article se concentrera sur la critique que Blanche Gardin fait du féminisme et des normes de perfection dans sa série. Dans cette série, elle joue une version fictive d’elle-même, une comédienne en quête de succès et de reconnaissance, qui se bat contre ses propres démons et son obsession de perfection. Sa volonté de finir la scène pour « devenir normal » semble être une façon de se mettre encore plus en lumière, en pensant qu’en annonçant sa « retraite » le monde se rendrait compte de son absence. Cependant, elle réalise peu à peu qu’elle n’est pas indispensable à la comédie et qu’elle ne laissera pas de vide derrière elle. Cette prise de conscience la mène sur le chemin de la guérison intérieure, non pas pour se soigner, mais pour devenir un modèle pour les autres et être aimée. Blanche recherche tant à inspirer le monde autour d’elle tout en restant dans son propre cocon. Cette série offre une critique intéressante de la société et de la culture de la célébrité tout en explorant les complexités de la quête d’identité personnelle et de l’importance de l’acceptation de soi.

La critique du feminisme

La série de Blanche Gardin peut être vue comme une critique du féminisme dominant blanc, cis, mais pas seulement. Elle dénonce un féminisme qui se veut déconstruit, mais qui exclut une grande partie de la société, y compris les minorités ethniques, les pauvres, les hommes et tous ceux qui ne participent pas aux envies égocentriques de l’individu. Dans la série, chaque femme féministe dont s’entoure Blanche est elle-même une caricature et n’a aucune profondeur. Par exemple, dans l’épisode 7 lors du week-end de retraite de femmes, on voit toute la haine et l’hypocrisie derrière la sororité. Les femmes sont obsédées par la compétition et la comparaison de leur succès individuel, au lieu de se soutenir mutuellement et de chercher des solutions collectives. Cela montre que la culture de l’auto-amélioration peut conduire à des comportements irrationnels et autodestructeurs, comme ceux décrits dans la série de Blanche Gardin, où les personnages sont prêts à faire n’importe quoi pour atteindre leur objectif de perfection personnelle.

Cependant, il est important de noter que la série a également été critiquée pour son traitement du féminisme. Dans une critique d’Arrêt sur images, un média connu pour son traitement rigoureux et approfondi des sujets liés aux médias et à la communication, l’auteur dénonce le caractère offensant de la série de Blanche Gardin, en particulier pour les femmes qui se battent pour l’égalité des sexes et la fin du harcèlement et de la violence envers les femmes. Selon l’auteur, Blanche Gardin utilise l’humour comme une arme pour dénigrer et ridiculiser le mouvement féministe, en particulier le féminisme militant et radical.

L’auteur considère également que cette série est « une machine de guerre subtile, talentueuse et souvent drôle, mais une machine de guerre. Perverse. » contre le feminisme. De plus, la présence de Louis C.K., le conjoint de Blanche Gardin, qui a été accusé de comportements sexuels répréhensibles en 2017, soulève des questions sur l’approche que Blanche Gardin prend en matière de responsabilité personnelle et de soutien envers les victimes de comportements sexuels inappropriés.Cela montre que la série de Blanche Gardin peut être vue comme une critique à la fois du féminisme dominant blanc, cis, mais aussi une critique du feminisme tout court. Il est difficile de savoir si elle est pour un feminisme déconstruit ou si elle est simplement lassé du feminisme de manière général et de la lutte des femmes pour l’égalité. Il est important de prendre en compte ces différentes réactions pour comprendre la complexité de la série et les différents points de vue sur le féminisme qu’elle véhicule.

La dictature de la perfection : les limites de l’industrie du bien-être

Dans sa série « La meilleure version de moi-même », Blanche Gardin souligne l’importance de l’acceptation de soi et de l’abandon de la recherche incessante de perfection personnelle. Elle pointe également du doigt l’industrie du bien-être et la vente d’un rêve inatteignable qui exploite des femmes en quête de bonheur, en jouant sur leur désespoir.

Blanche Gardin met en lumière comment certaines personnes sont prêtes à tout pour atteindre cet idéal, même les méthodes les plus absurdes et dangereuses telles que se nourrir exclusivement de lumière. Cette critique acerbe montre l’importance de prendre du recul par rapport aux messages véhiculés par cette industrie et de considérer le contexte social et économique dans lequel nous vivons pour mieux comprendre les motivations derrière ces pratiques.

En effet, dans son livre intitulé « La tyrannie de l’individu : Comment le narcissisme moderne détruit nos relations et notre monde commun », le sociologue américain Christopher Lasch examine comment la culture de l’individualisme a conduit à la valorisation excessive de l’auto-amélioration et de la recherche de soi, souvent au détriment de l’empathie et de la solidarité. Cette culture de l’auto-amélioration peut devenir une forme de tyrannie, qui exige des individus qu’ils soient constamment en train de se perfectionner et de chercher à atteindre des normes inatteignables de succès personnel et de bonheur. Cela peut conduire à des comportements irrationnels et autodestructeurs, comme ceux décrits dans la série de Blanche Gardin, où les personnages sont prêts à faire n’importe quoi pour atteindre leur objectif de perfection personnelle.

La critique de Blanche Gardin souligne l’importance de reconnaître que la recherche de la perfection personnelle peut devenir une forme de tyrannie qui peut avoir des conséquences néfastes pour nous-mêmes et pour les autres. Elle encourage les téléspectateurs à prendre du recul par rapport aux messages véhiculés par l’industrie du bien-être et à considérer leur propre contexte social et économique pour mieux comprendre les motivations derrière ces pratiques. En fin de compte, la série de Blanche Gardin nous invite à reconsidérer nos valeurs et à rechercher un équilibre entre l’amélioration de soi et l’acceptation de soi.

Blanche Gardin : Quand le licenciement, l’abandon et la positivité deviennent des outils pour aider les plus démunis

Dans la série « La meilleure version de moi-même », Blanche Gardin incarne un personnage égocentrique qui ne se soucie guère des conséquences de ses actes sur les autres. Ces comportements extrêmes soulignent les conséquences néfastes de l’égoïsme et de la recherche excessive de soi-même, en mettant en évidence la difficulté qu’a Blanche à s’impliquer dans les relations interpersonnelles.

Le premier exemple frappant est le licenciement de sa femme de ménage pour prendre un homme à sa place, sans se soucier des besoins et moyens de subsistance de la personne qu’elle vire. Cette décision témoigne de son manque de considération pour autrui, en particulier pour les personnes travaillant à son service. Elle montre également son mépris pour les personnes en position de subordination, qu’elle voit comme des objets à sa disposition plutôt que comme des êtres humains dignes de respect. En agissant de la sorte, Blanche risque de causer des dommages considérables à la vie professionnelle et personnelle de cette femme de ménage, ainsi qu’à celle de tout autre employé qu’elle traiterait de manière aussi irrespectueuse.

Un autre exemple choquant est lorsque Blanche abandonne son chien dans la nature pour qu’il retrouve la vie sauvage, sans prendre en compte les conséquences pour l’animal. Cette action met en lumière l’égoïsme extrême de Blanche et son manque d’empathie envers les êtres vivants qui l’entourent. En agissant ainsi, Blanche risque de causer des dommages irréparables à son animal de compagnie, qui pourrait se retrouver en danger ou souffrir de stress et d’angoisse. Elle montre également son incapacité à assumer les responsabilités liées à l’adoption d’un animal, en traitant son chien comme un simple objet dont elle peut se débarrasser quand cela lui convient.

Enfin, Blanche a un comportement odieux envers les sans-abri lorsqu’elle distribue de la nourriture à un SDF et le culpabilise de ne pas être positif, insinuant que sa situation est de sa faute. Cette attitude démontre le manque d’empathie de Blanche envers les personnes les plus vulnérables de la société, ainsi que sa tendance à blâmer les victimes plutôt que de reconnaître les injustices structurelles qui causent la pauvreté et l’itinérance. Elle risque ainsi de causer de la détresse et de la honte chez le SDF, plutôt que de lui offrir le réconfort et le soutien dont il a besoin.

La série met en lumière les conséquences néfastes de l’égoïsme et de la recherche excessive de soi-même en soulignant les comportements extrêmes du personnage de Blanche Gardin. Ces comportements montrent comment l’égoïsme peut conduire à des actions irrespectueuses envers les autres et à une incapacité à s’impliquer dans les relations interpersonnelles.

Conclusion

En conclusion, Blanche Gardin, dans sa série « La meilleure version de moi-même », critique le féminisme dominant blanc, cisgenre, ainsi que les normes de perfection imposées par l’industrie du bien-être. Elle souligne l’importance de l’acceptation de soi et de la guérison intérieure pour devenir un modèle pour les autres. Toutefois, sa critique du féminisme a suscité des réactions mitigées, certains considérant qu’elle utilise l’humour pour ridiculiser le mouvement féministe militant et radical. En outre, la présence de Louis C.K., son conjoint accusé de comportements sexuels répréhensibles, soulève des questions sur l’approche de Blanche Gardin en matière de responsabilité personnelle et de soutien envers les victimes. En somme, la série de Blanche Gardin offre une critique intéressante de la société et de la culture de la célébrité tout en explorant les complexités de la quête d’identité personnelle et de l’importance de l’acceptation de soi.

De mon point de vue, la série merite d’être regardé. Aimant beaucoup l’humour sombre de Blanche Gardin je garde un souvenir mitigé parce que je dois avouer que j’ai beaucoup ris car il est impossible de ne pas trouver un peu de soi dans le portrait contreversé qu’elle fait d’elle même. Cependant quelques fois j’avais l’impression qu’elle dénigrait les personnes qui essaient de rendre le monde plus juste. Malgré que je ne me considère plus comme feministe, je pense que le combat pour un monde plus équitable pour les Hommes doit continuer d’exister et je considère que nous sommes encore très loin de l’équité.